L’archétype du magicien comme levier puissant de transformation de notre business
Les notions d’archétype et d’ombre
Carl Gustav Jung a été le pionnier du domaine de la psychologie des archétypes. Il a mis en lumière, et de nombreux chercheurs après lui, que les archétypes sont universels. Ils expriment une image récurrente qui modèle les émotions et les comportements humains et qui peut être observée à travers les temps et les cultures.
Cependant lorsque l’expression d’un archétype est refoulée par la peur, son ombre se manifeste chez l’individu ou dans une société. Les archétypes et leurs ombres ont en commun de prédisposer les gens à agir de certaines manières prévisibles, selon certains schémas préétablis.
Prendre conscience de la façon dont l’archétype du magicien et ses ombres influent notre vie professionnelle, quel que soit notre domaine d’expertise, revient à lever un voile de brouillard intérieur.
L’ombre de l’archétype n’est pas l’ennemi mais au contraire un levier d’évolution : elle nous harcèle pour atteindre notre prochain stade évolutif.
« Le travail de l’ombre est la tâche la plus profonde de l’âme. » James Hillman
L’inconfort, voir la souffrance, engendrés par les expressions de l’ombre en nous est le moteur à notre réveil sacré dans notre vie quotidienne, dans nos relations et notre travail. Tout travail sur nos ombres et nos peurs les plus profondes provoque une expansion de la conscience, collectivement et individuellement.
« Si vous réalisez ce qui est en vous, ce que vous créez vous sauvera. Si vous ne réalisez pas ce qui est en vous, ce que vous ne créez pas vous détruira » Jésus, dans l’évangile de Thomas.
L’archétype du magicien et ses ombres
Deux psychologues jungiens, Robert Moore et Douglas Gillette, ont proposé une carte de la psyché humaine en se basant sur la structure des 4 principaux archétypes de Jung : le souverain, le guerrier, l’amant et le magicien. Ces 4 archétypes couvrent en effet une large gamme d’expériences humaines.
Dans le livre « the magician within » ils expliquent que le magicien est celui qui maitrise la connaissance et la technologie dans le monde matériel et visible à travers les sciences et les techniques, ainsi que dans les mondes virtuels et invisibles (guérisseurs, chamanes et prêtresses), ou encore en connexion entre les deux (les alchimistes, les mages- la notion d’alchimiste corporate prenant ici tout son sens).
L’archétype du magicien nous invite donc à opérer une alliance passionnante entre le monde visible et invisible pour changer le monde. Le magicien change le monde et se change lui-même en comprenant et en utilisant les lois qui gouvernent les différents royaumes, visibles et invisibles.
De Copernic à Merlin, de Faust à Einstein, chaque siècle produit ses magiciens. Mais pour quelques magiciens, il existe surtout beaucoup de personnes qui sont étouffées par les ombres de l’archétype.
Une des ombres de l’archétype du magicien est l’hyper-rationnel, fortement représentée dans nos sociétés occidentales.
L’hyper-rationnel se sent supérieur car il pense tout savoir et tout comprendre. Il croit que la raison a le monopole des interprétations légitimes de la réalité et qu’il est réellement possible d’être totalement logique, rationnel et objectif. Selon lui, il existe une manière de penser rationnelle indépendante de toute perception ou environnement émotionnel.
L’hyper-rationnel est dans le contrôle, dans le tangible et le concret. Rien d’autre ne peut exister en dehors de ce champ d’interprétation. Il méprise le monde de l’intangible dont il a en fait profondément peur.
Dans la sphère professionnelle, cela donne un dirigeant qui dirige avec sa tête et pas son cœur. Hyper rigide, il ne suit pas ses intuitions ni ses élans, tout en étant persécuté par les injonctions de son mental et ses peurs refoulées. Il se bloque (et bloque son corps), peine à s’adapter au monde qui change, n’anticipe pas les tendances. Il manque d’inspiration et donc de vision et n’est pas un leader inspirant. Il compense en travaillant plus que les autres.
L’ombre inverse de l’archétype du magicien est l’irrationnel qui nous propulse vers la déconstruction, le désordre et le chaos créés sous l’impulsion des émotions et des pulsions qui s’expriment et qui font nous sentir délicieusement vivant.
Lorsque cette ombre s’exprime en nous, nous perdons le contrôle, nous cédons aux pulsions irrationnelles, comme si de mystérieux courants d’énergie nous traversaient pour nous conduire vers une extase, une transe ou à tout le moins, la satisfaction immédiate d’avoir eu une idée géniale.
Dans la sphère professionnelle, cela donne un dirigeant qui ne fonctionne qu’au feeling ou à l’envie, de façon excessive. Il est exalté et trop irrationnel pour avoir un cap clair et une ligne définie. Il se laisse déborder par ses émotions et ses pulsions, il aime faire des coups d’éclat et prendre des risques, il fonctionne à l’adrénaline.
Bernard Tapie pourrait être un exemple emblématique de ce type de dirigeant.
« Ce que nous ne hissons pas au niveau de notre conscient réapparaît dans nos vies comme le destin» Carl Gustav Jung
La voie du milieu : l'alliance du magicien
Comme le Tao nous y invite, il est temps pour nos sociétés occidentales de se réconcilier avec la voie du milieu suggérée par l’archétype du magicien.
Le magicien sait se laisser traverser par les courants d’énergie, faire alliance avec les mondes invisibles, pour créer quelque chose de différent, tangible et innovant dans le monde matériel.
Le magicien utilise en synergie son cerveau analytique et son cerveau créatif pour créer un monde nouveau.
Sur les pas de l’archétype du magicien, j’ai créé un format spécial pour ramener révéler le leader conscient qui sommeille en vous: la retraite Puissant.e & Souverain.e. en Brocéliande